Intemporelle

Vaincre la Phobie Sociale

Dimanche 13 mars 2011 à 14:50

http://fc01.deviantart.net/fs70/i/2010/342/b/4/follow_by_m0thyyku-d3208am.jpgJe crois que la première manifestation du trouble est apparu en septembre 2004.

Cependant, auparavant, ma timidité dépassait l'entendement. Une peur folle de me rendre à l'école, je me souviens de ma mère, me tirant par le bras jusqu'à la voiture pour m'emmener sur les lieux scolaires. Je n'osais me rendre dans la cour lors des récréations : je pensais me perdre. Peu d'amis. Peur de parler. Des maux de ventre abominables, des nausées. Les crises d'angoisse. Déjà. Violentes. Une seule envie : fuir. Fuir tout ce qui me faisait peur.

Je tenais bon, je luttais contre. Jusqu'à la fin du lycée, je crois pouvoir dire que je n'étais " que timide ". Extrêmement timide. Ce qui est tout à fait normal.

Ce n'est qu'en septembre 2004, en arrivant sur Lyon pour mes études, que tout a commencé. L'incapacité de sortir, la peur intense des autres, leur présence, leur regard, leur jugement, la peur d'entrer dans un magasin, la peur de traverser une route, de prendre le bus, pire, le métro.

Je suis restée trois jours en cours dans cette école très chère, à pleurer toutes les larmes de mon corps, terrorisée. J'avais fait croire qu'un ami s'était suicidé pour expliquer mon état, mais déjà, on me disait que j'étais là pour travailler et que je devais cesser de faire l'enfant. Au bout du troisième jour, j'ai lâché prise : les crises de panique m'étaient insupportables. Ma psychiatre me déscolarisa.

Vous n'êtes pas en état, mademoiselle. Faites une pause. Soignez-vous avant de penser continuer vos études.


Face à mon refus de sortir de mon studio, ma mère resta avec moi une semaine entière. Elle tenta de m'entraîner de bus en bus, m'initier au métro. Me faire connaître les commerces voisins. Après son départ, je ne sortais que très rarement, toujours effrayée au possible. La tête baissée et les mains tremblantes. Pour éviter la peur, j'avais ma solution miracle : éviter les situations qui me faisaient peur. Eviter de sortir. Eviter de prendre le bus. Eviter ci, éviter ça. Grignoter les évitements jusqu'à ne plus rien faire du tout, emmurée dans un studio minuscule.

Des suites de la dépression, l'anorexie-boulimie, les tentatives de suicide, je terminais mon maigre chemin en clinique psychiatrique.

Ce fut là que l'on m'affubla d'un symptôme supplémentaire, jusqu'alors inconnu car je ne connaissais pas réellement l'expression.

Après m'avoir écoutée, mon nouveau psychiatre avait prononcé tout en le notant : " phobie sociale sévère ".

Et là, j'avais encore plus l'impression d'être un "cas".

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