Intemporelle

Vaincre la Phobie Sociale

Dimanche 10 avril 2011 à 14:56

http://intemporelle.cowblog.fr/images/24025676154.jpgMoral : Bas
Bande-son : Apocalyptica, « Nothing else matters »

J’avais des devoirs à poster.
Qui n’attendaient que ça, être postés.
Il a bien fallu que je sorte.
Pour mettre un terme à leur supplice.

C’est fou comme on essaie de se convaincre, dans ces moments là où le cerveau appuie sur l’alarme « danger » et nous fait trembler de toutes parts.

« Ca va aller, t’as rien à craindre »
« Ca te fais un bon exercice, plus tu en feras, moins tu auras peur…. »


Le cerveau continue de son coté, j’entends la sirène me dire qu’il ne faut absolument pas que je sorte, que c’est trop… dangereux pour mon moral.

Mais non.
Je dois guérir.
J’attrape mon sac et ferme la porte à double tour.

Dans la rue, je me sens si vulnérable. Mon débardeur me déplait, je préférerais un gros pull. Ma jupe longue s’envole avec ce fichu vent, je me sens si vulnérable. Des conducteurs et conductrices me regardent, au stop, au céder le passage, lorsque le train passe. Ils te jugent, me dit une petite voix. Ils te ju-gent.

Je tente de penser à autre chose. (en vain)

J’appelle mon père.
Pour me donner une contenance tandis que je marche.
Il est pressé, mais je ne cesse de lui poser des questions dont je n’écoute pas les réponses, pour faire durer la conversation.
Mais il faut bien raccrocher. Hein.

Lecteur MP3 sorti du sac. Musique forte, mais pas trop, pour ne pas que l’on entende. Je croise des jeunes en vélo, à pied, main dans la main. Je retiens ma respiration à chaque passage, de peur qu’ils se mettent à se moquer.

Enfin le portail se dégage.
Mais une foule de jeunes à une terrasse boivent et discutent, il va falloir que je passe devant eux. Une légère envie d’attendre la nuit pour rentrer, cachée dans un fourré. Je passe devant eux, coupe le son de mon lecteur MP3, parce que je sens que je vais y avoir droit.

Ils se moquent.
Ils se moquent, et ont raison de me traiter d’impolie, je n’ai pas osé relever la tête pour les saluer.
Ils se moquent, et au fond de moi, tout devient clair : je vais me faire du mal. Je dois me faire du mal.
Saigner, couper.

Je me retiens du mieux que je peux.
Ca va pas très bien.

Je ne sortirai plus.Je ne veux plus jamais sortir.

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